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Et les jeunes Québécois en 1900, où logent-ils ?

Montrent-ils une forme d’engagement politique ? Un d’entre eux, étudiant au séminaire de Nicolet le laisse entendre. Il semble que le tribun Henri Bourassa et ceux qui l’entourent réjouissent ses camarades collégiens.

Le 11 juin, 1908, il écrit au quotidien La Patrie. Aux élections québécoises de juin 1908, Henri Bourassa vient d’être élu député de la circonscription de Saint-Jacques à Montréal, battant le premier ministre Lomer Gouin.

Les élèves du séminaire ont profité du congé d’aujourd’hui pour célébrer la victoire de M. Bourassa dans la récente lutte électorale. Le drapeau Carillon Sacré-Cœur a été promené dans le bocage avoisinant le séminaire […].

À différents endroits, on s’est arrêté. Et des orateurs se sont levés pour faire l’éloge de M, Bourassa et de ses principaux lieutenants, [Armand] Lavergne, Rainville, Laflamme, etc., etc. Le chef nationaliste a conquis les jeunes par son patriotisme ardent, par son amour pour notre religion et notre langue, par son indépendance et sa largeur de vue. Il a su placer l’intérêt du pays avant l’intérêt de parti, il a sacrifié l’avenir brillant qui lui était préparé dans l’arène fédérale, et il s’est consacré tout entier à la défense et à l’honneur de notre belle province de Québec.

Les jeunes aiment naturellement le dévouement pour les grandes causes et ils l’acclament. Ces différents thèmes ont été développés tout à tour au milieu des acclamations longtemps prolongées. Les élèves se sont séparés en chantant « Il moissonne dans l’allégresse ce qu’il a semé dans les pleurs ». Et devant cette brillante manifestation du patriotisme des jeunes, je me disais en moi-même ces vers que le « Semeur » publiait dernièrement :

Garde ton rêve, enfant, ton rêve aux grandes ailes !

Quiconque n’aura pas rêvé, demain n’agira pas.

Il faut sans peur marcher dans les étoiles,

Tant d’autres, dans la boue, enjambent à grands pas.

 

UN JEUNE.

 La Patrie (Montréal), 11 juin 1908.

À la lecture de cette lettre d’un jeune Nicolétain, on perçoit un bel engagement, mais on constate tout de même certaines ambiguïtés que nous traînons depuis longtemps et qui nécessiteront une épuration au cours de ce nouveau siècle qui commence, le vingtième. Mais est-elle terminée, aujourd’hui en 2019, cent dix années plus tard ?

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