Le jour du Poisson d’avril (1er avril)
Bien peu de nos n’ont pas conservé quelques plaisants souvenirs du premier avril à l’époque de notre jeunesse [sic].
En ce temps-là, le jour du poisson d’avril c’était un grand jour et bien rares étaient ceux qui ne s’était pas fait prendre au piège, dès leur éveil, pour aller chercher soit la vie des anges, soit la corde à virer le vent, et tutti quanti.
Ces bonnes vieilles coutumes que nous avaient transmises nos ancêtres normands servaient du moins à conserver et attiser la proverbiale gaieté de nos pères.
Aujourd’hui, ces reliques du temps passé passent presque inaperçues à la date du calendrier et c’est à peine si on y pense.
L’esprit du siècle détruit tout ; l’affolement des affaires fait chaque année disparaître ces souvenirs d’antan qui avaient toujours le mérite de chasser la mauvaise humeur.
Les coutumes passent, les hommes demeurent.
La Patrie (Montréal), 1er avril 1896.
