Les fêtes du Nouvel An des Chinois sont très colorées
On se prend à rêver d’y participer.
La colonie chinoise de Montréal, en unisson avec ses millions de compatriotes dans le Céleste Empire, commencera, lundi prochain, la célébration de son « Jour de l’An » qui durera 3 jours, selon l’antique coutume.
Ses buanderies ainsi que ses restaurants seront clos durant ces trois jours de fêtes, qui sont pour les Chinois le temps de s’ébaudir, de se visiter, de se faire des cadeaux et surtout de pétarder, et le plus possible de faire « du pétard ».
Parmi les personnes âgées, ces fêtes sont plus sérieuses, leurs maisons seront ouvertes pour réception, à dater de lundi le 18, jusqu’au mercredi soir, et les visiteurs y seront entretenus à « la chinoise » avec des liqueurs provenant du riz, de la patate, et très probablement un ou deux verres de bon « old scotch ».
Les soirs de ces trois jours verront les Chinois réunis pour faire tout le bruit que pourront produire les timbales, tambourines, etc.
À ces réunions, ils offriront de l’encens, souhaitant et priant que le règne de leur empereur soit long et glorieux.
Dans chacune de leurs maisons, l’encens brûlera constamment durant ces 3 jours, et des présents consistant en fruits et en bonbons y seront offerts aux dieux.
Cette nouvelle année est la 27e de l’ère chinoise. Car, selon eux, une nouvelle ère commence avec un nouvel empereur.
Comme on le voit, ces fêtes pour les Chinois sont mobiles, néanmoins, ils ont un système à eux pour en préserver les dates.
La Presse (Montréal), 11 février 1901.