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Voilà des batailles de coqs, rue Papineau, à Montréal

Au Québec, en 1900, il n’y a pas de saison pour les combats de coqs, mais il n’empêche qu’on en tient davantage l’hiver.

Ici, voici qu’on fait se battre des coqs au coin de Papineau et Mont-Royal à Montréal.

L’inspecteur en chef Duquette, de la Société de Protection des animaux, accompagné des inspecteurs Hall, Walker et Elliott, a fait une razzia importante à l’aide de la patrouille du poste No 2, dans une maison vacante située à l’intersection des rues Mont-Royal et Papineau.

Trente coqs de race, plusieurs balances, une quantité d’éperons, quelques pardessus d’hiver, deux chevaux et un sleigh ont été saisis. Les inspecteurs surveillaient l’endroit depuis longtemps et ont la certitude d’avoir désorganisé, pour un temps du moins, le véritable centre des représentations des batailles de coqs.

Malgré les grandes précautions, les autorités n’ont pu s’emparer que d’un individu, qui a donné le nom de Charles Berger. Les autres, et ils devaient être nombreux si l’on en juge par les vêtements oubliés dans la précipitation du départ, réussirent à s’échapper. Berger et les chevaux sont sous bonne garde. […]

Les constables trouvèrent, comme nous l’avons déjà dit, 31 coqs emprisonnés dans des poches en toile et rangés tout autour de l’appartement. Il y aurait une balance accrochée à un clou, probablement pour peser les coqs avant le combat. Dans l’arène, il y avait un coq « game » qui se débattait dans une mare de sang. Le bipède était armé de faux éperons en acier. Son adversaire était mort. La cour a donné ordre au constable de construire un poulailler et de nourrir les gallinacés aux frais de l’État en attendant le procès.

 La Presse (Montréal), 5 février 1900.

. . .

Et deux jours plus tard :

Le nommé Louis Berger qui a été arrêté par l’inspecteur en chef Duquette, de la Société protectrice des animaux, dimanche matin, pour avoir pris part et encouragé une bataille de coq, a comparu, ce matin, en présence du magistrat Lafontaine, et s’est déclaré coupable. Sentence a été remise à cet après-midi.

Le chant d’environ une trentaine de gallinacés, enfermés dans des sacs, et apporté comme preuve du délit dont Berger était accusé, causait un bruit assourdissant dans le couloir du bureau de police. On a dû les transporter ailleurs, car il n’y avait pas moyen de s’entendre parler.

La Presse (Montréal), 7 février 1900.

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