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Les glaces sur le fleuve devant Québec

Ce matin, une épaisse brume recouvrait le fleuve, et il a été impossible au bateau de traverser [entre Québec et Lévis] avant 9h. 30, vu la grande quantité de glace qu’il y avait.

L’état du fleuve a changé du tout au tout depuis quelques jours. La semaine dernière, à peine y avait-il quelques légères glaces sur le fleuve, mais, après la tempête de neige de vendredi dernier, et depuis, le fleuve charrie quantité de glaces qui s’étend presque d’une rive à l’autre.

Hier après-midi, la glace qui descendait était plus considérable que jamais, et l’on a cru à un moment qu’elle s’arrêterait dans la clef [à l’époque, là où se jette dans le fleuve la rivière Chaudière], tant elle descendait pressée. C’était un pont pour l’hiver, mais il n’en a rien été.

Si la température eut été plus douce hier, disaient ce matin de vieux canotiers, nous traversions à pied, aujourd’hui, sur la glace, entre Québec et Lévis.

— Nous avons manqué là une belle occasion d’avoir un pont, disait un vieux cocher, et elle ne se renouvellera pas de sitôt.

Cependant plusieurs qui s’y connaissent sont d’opinion qu’on pourrait encore avoir un pont cet hiver, si toutefois la glace n’arrête pas au Cap Rouge. Encore une tempête de neige et du temps doux, dit-on, et ça y est, car les battures sont larges et avancées.

L’année dernière, le pont de glace a pris le 26 janvier et il y a trois ans, le 27 janvier, durant la semaine du Carnaval.

En 1892, le pont avait pris dans les premiers jours de mars. Par suite du temps doux, la glace du Cap Rouge s’était détachée et était venue se bloquer devant Québec.

 

Le Soleil (Québec), 30 janvier 1899.

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