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Extrait de la « Lettre d’amour » d’Hélène Monette

Poète et romancière, Hélène Monette est partie le 25 juin 2015 à l’âge de 55 ans. C’est fort jeune. La maison d’édition trifluvienne de poésie, Écrits des Forges, vient d’avoir le génie de publier les trois recueils qu’Hélène a fait paraître chez eux, dont Lettres insolites (1990). Extrait de ce recueil.

 

Je ne veux que vous

j’attends toujours que cela vous chante

j’aime vous entendre chanter

murmurer pour vous seul

ou jazzer des trucs qui nous criblent l’âme

j’aime que tout ce qui est vous, et vous seul

soit là pour me surprendre

c’est ce qui arrive toujours, chaque fois

vous me surprenez.

 

Je vous hais, je vous aime

qu’est-ce que cela change ?

je tiens à vous, énormément

et cela vous dérange

moi, ça me dispose à la vie.

 

Égoïstes apparences.

 

Je vous aime et vous le savez

vous n’en avez rien à faire

eh bien, ne faites rien…

c’est déjà assez !

* * *

 

 Vous me faites du charme

puisque vous frappez à ma porte

il est trois heures

c’est la nuit

même l’urgence s’est rassise…

ce qui nous avance

c’est le silence, la musique de nuit

le cafard et la bienveillance.

 

Vous êtes là

dans l’entrebâillement

c’est tellement simple :

vous me plaisez.

* * *

 

 Nous sommes tellement autre chose.

Imaginez.

 

Hélène Monette, Le monde n’est pas du monde, Trois-Rivières, Écrits des Forges, 2018, p. 111, 113, 116.

La photographie d’Hélène Monette par Hélène Cyr accompagnait l’hommage que lui rendait le poète et homme de théâtre et de radio Michel Garneau, dans le journal Le Devoir du 13 mars 1999.

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