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Un voyage à Anticosti

Les personnes qui ont eu l’occasion de visiter l’île d’Anticosti cet été ne tarrissent pas d’éloges sur la manière méthodique dont les travaux sont conduits, sur les ordres exprès et directs de M. Meunier, le propriétaire.

Jusqu’à présent, on s’est surtout occupé d’améliorer le sol au moyen de chaux.

Pour se procurer la chaux, on a desséché un lac, dont le fond fournit l’élément nécessaire. Ainsi amélioré, le sol produit des légumes de très bonnes qualités. L’on ne songe aucunement à cultiver des céréales ; on pratiquera plutôt l’élevage du mouton et du bétail soit pour la consommation au pays, soit pour l’exportation en Europe.

Il paraît que l’herbe saline dont se nourrissent les animaux donne à la viande un goût particulier très agréable. M. Simard a mangé du mouton engraissé sur l’île et dit que l’on ne trouve rien de pareil ailleurs.

Les travaux de défrichement se font rapidement au moyen du chemin de fer portatif, système Decourville d’Ivry Petit-Bourg, près de Paris.

Cet hiver, on coupera le bois nécessaire à la construction d’un quai dont les frais sont estimés à $100,000.

Deux cent cinquante hommes sont actuellement occupés sur l’île à $1 par jour, plus la nourriture. Ceux qui ont leur famille peuvent se procurer ce qui est nécessaire à la vie, au prix du gros, plus le coût de transport, aux magasins de l’établissement. Ainsi, tout l’été, le pain s’est vendu 9c, le lard 6c, etc, sur l’île.

Il y a sur l’île une école servant de chapelle, en attendant que l’église soit construite, qui sera toute de pierre, ainsi que les nouvelles bâtisses qui seront encore construites.

 

Le Soleil (Québec), 14 octobre 1897.

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