Les dangers de la pêche à l’éperlan à Québec
Vers deux heures hier après-midi, E. Simard, A. Dallaire, J. Guérard, W. Boudreau pêchaient l’éperlan en chaloupe au quai Fraser [devant le cap Blanc, boulevard Champlain].
L’un d’eux, ayant embarqué sur l’un des rebords de l’embarcation, la fit pencher tellement que les trois autres pris de frayeur se précipitèrent du côté opposé et la firent chavirer.
Dallaire a réussi à se cramponner au quai et Guérard s’est maintenu à flot en l’empoignant.
Quant au jeune Boudreau, il a fait le plongeon et se serait infailliblement noyé sans la présence d’esprit de Simard qui a réussi à le retirer de sa dangereuse position.
Simard, qui nage comme un poisson, a ensuite été chercher la chaloupe qui s’en allait à la dérive. Ne voulant pas perdre sa perche de ligne, il accrocha l’un des hameçons à son habit, et quand il revint au rivage deux éperlans se débattaient aux autres hameçons.
Des personnes qui se trouvaient près du théâtre de l’accident ont lancé des amarres pour aider les naufragés à grimper sur le quai.
Le Soleil (Québec), 15 octobre 1897.