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Retour à cette dame, Luxembourgeoise, qui vient de remporter le Prix Goncourt de la poésie, Anise Koltz

J’aime beaucoup. Son propos a quelque chose d’absolument unique. Extrait de certains de ses autres poèmes. Dans sa courte présentation du livre, citant Christiane Singer, elle écrit que les mots sont notre accès aux champs de conscience.

 

 

 

 

Nos lignes de vie

des fils électriques

 

Ma main s’illumine

dans la tienne

* * *

Nous marchons tous

sur la même route

 

mais personne ne connaît

le chemin de l’autre

* * *

L’éternité

est la patrie oubliée

du temps

* * *

Dans chaque pierre

une maison

rêve d’exister

* * *

Combien de fois

ai-je tourné

autour du soleil

 

Même en dormant

je continue

à accompagner la terre

blottie sous mes couvertures

comme un animal

qui hiverne

* * *

Tous les endroits que je visite

existent dans ma mémoire

 

J’y retourne depuis toujours

 

Comme mes ancêtres

j’y cherche l’eau au puits

une cruche sur la tête

* * *

Béni soit le serpent

qui m’apprit la désobéissance

 

Je me purifie

je ne prie plus

 

J’allume le feu de mon enfer

et je chante

* * *

Je suis née en même temps

dans divers continents

 

J’existe à plusieurs

dans ma peau

 

Ensemble nous vivons

dans des architectures

d’apparence.

 

Anise Koltz, Somnambule du jour, Poèmes choisis, Paris, Gallimard, nrf, 2016.

Vous trouverez ici ce billet et trois autres sur les poèmes de Madame Koltz.

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