Parfois il nous tombe du ciel des formes étonnantes
Voici un objet de la grosseur d’une grange, dit-on.
Le météore tombé ces jours derniers à Claysville, Virginie, dans le canton de Jefferson, avait l’apparence d’un charbon ardent de la grosseur d’une grange.
Quand il toucha le sol, il éclata en trois morceaux. Il a une couleur grise tirant sur le rouge, est rayé de différentes couleurs et a plus de 30 pieds carrés.
Les gens se rendent en foule pour voir cette curiosité.
La Presse (Montréal), 3 octobre 1885.
***
Deux jours plus tard, le quotidien montréalais y va de nouvelles explications. La nouvelle provient de New York.
La ferme de M. Buckland, sur laquelle nous avons annoncé qu’on a retrouvé l’aérolithe dont l’explosion a effrayé les habitants des comtés de Washington et d’Allegheney, samedi soir dernier, ne se trouve pas, comme on l’a dit dans le township de Cecil, mais dans celui de Jefferson, comté de Washington, Pennsylvanie, près de la limite de la Virginie.
Le facteur de la poste Ellis Jones, qui a vu le météore dans sa course rapide à travers les airs, déclare qu’on ne peut pas imaginer un spectacle plus saisissant. Son cheval s’est arrêté brusquement, et en même temps il a entendu un bruit semblable à celui d’un grand vent. Il a levé les yeux et a vu passer à une grande hauteur une masse qui lui a fait l’effet d’un énorme charbon incandescent traînant une longue queue de flammes d’un rouge vif.
Après l’explosion, le météore est devenu blanc et a disparu comme un éclair. Le cheval du facteur tremblait de tous ses membres et semblait fixé au sol. Il a fallu le cravacher plusieurs minutes pour le faire repartir.
L’aérolithe s’est brisé en trois fragments en tombant, et ses deux tiers sont restés à la surface du sol. C’est une pierre de plus de cinquante pieds [plus de 15 mètres] de diamètre, de forme irrégulière, grisâtre et rayée de rouge.
De nombreux curieux vont la voir, et chacun emporte quelques parcelles à titre de reliques.