De l’anthologie proposée par Ôoka Makoto
Au printemps si rare quand la glace est rompue
Parle d’abord au cœur de l’eau qui coule sous la neige.
Minamoto No Yorimasa
Dans son coin un camélia
Sent la présence d’un prunier
Hayashibara Raisei 1887-1975
Ni brillante ni obscure rien ne vaut
Une nuit de printemps où la lune se voile.
Ô No Chisato, fin IX e -début Xe siècle
Parle en rêve une fleur de prunier : « Je suis assez belle, je crois
Pour que vous me mettiez à flotter dans votre saké ! »
Anonyme, Manyôshû, VIII e siècle
Si le vent d’est se lève, envoie-moi ton odeur, fleur de prunier
Et si tu n’as plus de maître, n’en oublie pas pour autant le printemps.
Sugawara No Michizane, 845-903
Avant que les eaux plus rapides d’un torrent se brisent aux rochers
Même séparés nous nous retrouverons
Empereur retiré Sutoku, 1119-1164
Poèmes de tous les jours, Anthologie proposée et commenté par Ôoka Makoto, traduction du japonais par Yves-Marie Allioux, Arles, Édition s Philippe Picquier, 1995. Édition de poche.