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À Montréal, les colporteurs de fruits sont victimes du zèle des épiciers

Les membres de l’Association des Colporteurs de Fruits se réunissent, en particulier sur l’importante question du cri dans les rues.

Les épiciers, qui ont cherché à faire disparaître les colporteurs de fruits, n’ont pas réussi. Ils s’attaquent aujourd’hui au « cri » et se croient autorisés à faire arrêter les délinquants. C’est pourtant le seul moyen d’annoncer sa marchandise dont le marchand ambulant puisse se servir avec avantage. Pourvu qu’il crie modérément, sans troubler la paix publique.

On ne comprend pas pourquoi on les empêche de crier quand on permet la circulation des orgues de barbarie, les cloches de rémouleurs, etc.. ; il ne doit pas y avoir deux poids et deux mesures.

« Ce sont les épiciers qui nous font la guerre et non pas le public. Les commerçants de fruits sont souvent pris pour les vendeurs de nuit qui ne se gênent de crier à tue-tête. »

Il est décidé qu’à l’avenir les membres de l’association qui annonceront leur marchandise par le « cri » ordinaire et qui le feront d’une manière modérée, seront protégés par l’union, s’ils sont arrêtés. Leur cause deviendra celle de l’association et on les soutiendra devant tout tribunal. […]

Il est proposé que l’on fasse arrêter tout colporteur qui criera dans les rues après sept heures du soir. Adopté.

Une requête sera présentée au conseil de ville, demandant que les épiciers ne soient plus autorisés à exposer en dehors de leurs établissements les produits destinés à la consommation. Les fruits et légumes ainsi exposés deviennent contaminés et dangereux pour la santé publique. Les épiciers ne perdent pas ces produits ainsi exposés, et les offrent en vente au public.

Les colporteurs ne font provision de fruits et de légumes que pour une journée et ils sont ainsi en mesure d’offrir toujours une marchandise de premier ordre.

 

La Patrie (Montréal), 19 mai 1904.

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