Skip to content

Vous êtes-vous déjà demandé, humains que nous sommes, de quel homme nous descendons ?

Hier, nous ouvrions sur le livre de Pierre Mabille, Le Miroir du merveilleux, une grande anthologie de textes tenant du merveilleux. De beaux textes y apparaissent de diverses sources. Le Cantique des cantiques, demandez-vous ? Il s’y trouve.

Mais de quel premier homme venons-nous ?

Mabille a puisé dans l’ouvrage du grand ethnologue et folkloriste français Atnold van Gennep (1873-1957), Mythes et légendes d’Australie (1906) pour trouver la réponse. Je vous rappelle que nous sommes dans le merveilleux. Les peuplades primitives d’Australie, dit l’écrivain et médecin Mabille, distinguent la création de la sexualité, ne se représentent pas la naissance des hommes comme liée aux rapports sexuels. Voici.

Un homme jeta un javelot en l’air, vers les nuages. Et à ce javelot était fixée une corde. Il grimpa le long de cette corde et rapporta sur la terre du feu qu’il avait pris au soleil.

Longtemps après, les gens se rendirent dans l’autre monde par le même moyen. Tous y allèrent, sauf un seul homme. Et c’est de cet homme unique demeuré sur terre que descendent tous les autres hommes.

Le nom de cet homme était Eun-newt ; c’est maintenant la chauve-souris.

Dans une note de bas de page, Mabille ajoute : Une telle conception est voisine de celle des enfants. Les récits australiens sont superposables aux réponses obtenues par Piaget et ses collaborateurs en interrogeant des écoliers de six à huit ans.

 

Pierre Mabille. Le Miroir du merveilleux, Paris, Les Éditions de Minuit, 1962.

L’image est extraite du livre de Gilbert Anscieau, Les quatre saisons, Paris, Presses d’Île de France, 1953. Illustration d’Alain et Colette Barre.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS