Quelques couleurs du 5 novembre 1891 à Joliette et Québec
Allons d’abord à Joliette.
Nous n’avons pas encore de neige, mais le froid n’en est pas moindre. On dit que dans la nuit de mardi à mercredi l’eau s’est congelée sur les bords de la rivière L’Assomption. L’hiver prend ses droits. L’Étoile du Nord (Joliette), 5 novembre 1891.
Toujours à Joliette. La lumière électrique est de jour en jour appréciée davantage par les contribuables. Un grand nombre d’entre eux en ont fait la demande depuis le commencement du mois. L’Étoile du Nord (Joliette), 5 novembre 1891.
Et ce même jour à Joliette. Un ex-fervent disciple de Bacchus, après seize ans d’abstention, s’est remis mardi à fêter son ancienne divinité. L’Étoile du Nord (Joliette), 5 novembre 1891.
À Québec. On rapporte que la glace est formée sur le bassin de la Chaudière. La Patrie (Montréal), 5 novembre 1891.
Toujours à Québec. Un citoyen d’une des campagnes environnantes voulut traverser à Lévis hier soir vers 10 heures lorsqu’il tomba au beau milieu de la gente cochère de la Basse-Ville. Celle-ci, suivant une habitude séculaire, se mit à l’assaillir par ces mots : « Waggon, sir, voiture, calèche, etc. » Notre homme n’en pouvait, mais constatant qu’il ne lui serait pas facile de se débarrasser des trop polis automédons, tomba sur eux à bras raccourcis et en rossa deux de la belle manière. Sans vouloir donner un trop grand mérite à cette action qui peut être naturelle, étant donné la persistance que mettent les cochers à offrir leurs berlines, nous pouvons dire que c’est un moyen sommaire et sûr d’obtenir une solution prompte. D’un autre côté, on peut refuser une voiture sans battre les gens. On manda la police, naturellement absente, et lorsqu’elle arriva, notre homme était dans le bateau et voguait sur la rive sud. Le Canadien (Québec), 5 novembre 1891.
Et ce même jour à Québec. Il n’y a pas, paraît-il, que les hommes qui soient sujets à la diphtérie, la race canine n’est pas mieux partagée que nous sous ce rapport. Une épidémie de diphtérie s’est en effet attaquée aux chiens dans les environs du Belvédère. Plusieurs des fidèles animaux en sont, dit-on, atteints et quelques-uns ont dû être abattus, parce que la maladie revêt un caractère contagieux. Les enfants peuvent fort bien contracter cette maladie qui fait des ravages chez les chiens. Le Courrier du Canada (Québec), 5 novembre 1891.