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« Septembre »

La gerbe est dans la grange ; au loin les champs sont verts ;

L’herbe vive recroît en dérobant le chaume

Et des souffles épars le délicat arôme,

Plus intense, est formé de doux parfums divers.

Après l’août fauve, après la splendeur monotone

Des grands blés remués par les vents querelleurs,

Voici des trèfles frais et de nouvelles fleurs,

Éveils tardifs, qui sont le printemps de l’automne.

Comme en ses brefs regains, du deuil de ses beaux jours

Sourit la vieille terre un moment reverdie

Mon âme, où la moisson est faite, remédie

À ses vieux souvenirs par de jeunes amours.

 

L’Étendard (Montréal), 6 septembre 1883.

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