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Parfois les amours tournent en véritable problème

L’histoire se passe à la station balnéaire de Ballston, dans l’État de New York.

M. Tittemore est un amoureux transi et il a 50 ans, mais il paraît qu’il n’est pas permis d’être transi, même à 50 ans et même quand on a épousé en 1887 une jeunesse de 14 ans dont on s’est séparé ; c’est ce que prétend Mlle Petit qui a rencontré M. Tittemore au cours d’une excursion, l’été dernier.

Mlle Petit a 35 ans et ce qui vaut mieux, elle a du « go a head ». Dès qu’elle apprit que son « jouvenceau » la lâchait pour une jeune fille de Galway, elle poursuivit ce dernier pour rupture de promesses de mariage et obtint $3,000 de dommages. C’est cependant le détail de la cause qui est le plus piquant.

Mlle Petit possède une mémoire merveilleuse ; elle tient un compte fidèle de tout, même des détails les plus intimes. C’est ainsi qu’elle se souvient du nombre de repas que son amoureux a pris chez elle pendant sa cour prolongée d’une année, pendant laquelle il l’a embrassée 1,236 fois.

Elle a habité pendant neuf ans l’une des maisons de son amoureux et, quand celui-ci voulut réclamer le prix du loyer, elle lui présenta un compte de baisers et de repas qui dépassait de beaucoup le prix du loyer, parce que M. Tittemore avait transporté sa flamme vers une autre idole.

Mlle Petit possédait-elle un compteur secret, capable d’enregistrer le nombre de fois qu’elle fut embrassée par son « jouvenceau » ? Ce compteur avait-il une sonnerie enregistrant chaque baiser ?

Mlle Petit s’est laissée embrasser 1,236 fois et M. Tittemore a admis la chose en cour suprême. Aussi il a été condamné à $3,000 de frais, soit $2,42 par baiser.

On dit qu’à la suite de ce procès original, une compagnie américaine a décidé d’inventer une machine appelée « Flirt-ketcher » enregistrant tous les baisers […].

 

Le Canada (Montréal), 16 mai 1903.

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