Mettons-nous au sucre d’érable si ce n’est déjà fait
La Providence a donné à chaque région les végétaux dont on peut extraire économiquement le sucre.
Les tropiques possèdent la canne à sucre, les pays tempérés produisent la betterave sucrière, et, sous nos climats rigoureux, nous avons à notre disposition dans la province de Québec notre sucre national, le sucre d’érable, qui ne le cède à aucun autre en suavité et en saveur parfumée.
Cherchons donc à développer l’industrie du sucre d’érable, épargnons les beaux arbres qui l’alimentent et, à l’occasion, reboisons en érables à sucre les terrains pierreux ou peu propres à la culture; nous en tirerons plus tard des revenus assurés et non négligeables.
Un des avantages de l’industrie du sucre d’érable, c’est qu’on l’exploite sur chaque ferme à une époque de l’année où le cultivateur, n’ayant pas encore à s’occuper des travaux des champs, trouve ainsi à utiliser ses loisirs d’une façon lucrative.
L’industrie du sucre d’érable ne demande pas comme celle de la betterave une installation considérable, ni de grands capitaux; tout le monde peut s’y livrer relativement à peu de frais, et en retirer un bon revenu.
Chaque cultivateur devrait avoir sur sa ferme au moins 300 à 400 érables.
Dernièrement, à une convention des fabricants de sucre d’érable tenue à Montpelier, dans le Vermont, il y a eu une belle exposition de sucre et de sirop d’érable et de toutes les préparations qui en proviennent. Parmi les nombreux exhibits qu’on y admirait, il y avait spécialement ceux de MM. Carlton, de Maple Grove Farm, Newburg, N. H., dont l’érablière comprend 3,500 arbres en rapport et produit annuellement de 8,000 à 10,000 lbs de sucre et de sirop.
Le Canada (Montréal), 30 mars 1905.