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À Montréal, un reporter visite les magasins de «nouveautés», deux jours après Noël

Et peu à voir avec l’Après-Noël d’aujourd’hui !

C’est aujourd’hui que commence la grande semaine du commerce au détail. Les marchands, tout heureux de la façon dont marchent les affaires, ont à peine le temps d’adresser un sourire ou un rapide salut à l’ami qui passe. […]

Nous voici aux magasins de chez Trahan, rue Saint-Denis.

— Monsieur Trahan, Monsieur Trahan ! Je vous prie de m’accorder deux minutes ! 

— Mademoiselle, répondez donc à Monsieur.

— Mademoiselle est indubitablement charmante, reprend le reporter, et quand le journal sera fini, je serai charmé de causer poésie et sentiment avec elle pendant de longues heures; mais, pour le moment, je vous supplie au nom de «La Patrie» et, au besoin, je vous somme, au mien de répondre aux questions que je vais vous poser. […] Monsieur Trahan, comment vont les affaires ?

— Monsieur le reporter, vous me posez une question oiseuse. Regardez donc un peu autour de vous. Du reste, mes magasins ont toujours vu affluer les clients. La vente marche superbement.

Le reporter traverse chez Danis & Frères.

— Auriez-vous quelque particularité intéressante à me confier ?

— Ma foi, oui, je crois remarquer cette année que les acheteurs se font, comment dirais-je, se font plus pratiques. Ils achètent moins de bibelots, de colifichets. Ils portent de préférence leur choix sur les articles d’utilité. Les manteaux, les articles de confection, la lingerie, etc. De ce mouvement, vous comprendrez que nous serions mal venus de nous plaindre, puisque nous vendons plus spécialement des tissus, des étoffes et des confections.

Allons maintenant «aux vastes magasins» de M. J. O. Gareau, à l’angle des rues Rachel et Cadieux.

«Laissez-moi vous dire une expression américaine qui me semble assez juste en la circonstance. Les magasins du nord de la ville sont en train de donner aux marchands de la basse ville un «song and dance» dont ils commencent à s’apercevoir. C’est aujourd’hui le commencement de la grande semaine, déclare M. Gareau, et mes commis ne seront pas fâchés d’en voir la fin, car ils sont sur les dents.» […]

M. A. Lamy, propriétaire du magasin de l’Étoile, rue Notre-Dame, est fort satisfait du commerce des fêtes. «Je ne crois pas, dit-il, que cette semaine soit meilleure, car ma clientèle est en très grande partie anglaise et la veille de Noël est le jour où, d’habitude, je fais le plus d’affaires»

 

La Patrie (Montréal), 27 décembre 1904.

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