Voici le début des grands Empress
Ces grands bateaux devront servir simplement de navires de croisières lorsque l’avion, beaucoup plus rapide, les remplacera comme moyen de transport.
L’«Empress of Britain» est parti hier du port de Saint-Jean [au Nouveau-Brunswick], ayant à bord au moins 1517 passagers pour la Grande-Bretagne.
C’est là le chiffre le plus considérable de passagers qui ait encore été enregistré, même aux époques où la navigation d’été était dans sa plus grande activité.
On estime qu’environ un demi-million d’argent sortira du Canada, à l’occasion de ce voyage. La plupart des voyageurs qui se sont embarqués sont des gens qui sont au pays depuis quelques années à peine et qui vont revoir leurs parents, leurs amis, après avoir réalisé des économies qui leur permettent d’entreprendre ce voyage.
L’on conçoit dès lors que cette perte sera largement compensée par le fait que la prospérité du Canada sera démontrée de la manière la plus frappante. Plusieurs voyageurs ont quitté leur pays, pauvres, et ils retournent avec la conviction que le Canada leur a procuré le bien-être et l’aisance. Ils se proposent de faire part à leurs amis de la prospérité de leur nouvelle patrie d’adoption.
Le grand nombre des passagers qui viennent de l’Ouest contredit le rapport que la récolte a été mauvaise. Il y a en effet plus de passagers, cette année, à l’occasion des fêtes de Noël, qu’il n’y en a jamais eu. Ceci démontre qu’il y a beaucoup d’argent dans l’Ouest.
Malgré les instructions données de ne pas enregistrer, pour ce voyage, plus de passagers que l’Empress n’en pouvait contenir, cependant on a dû refuser plus de 230 passagers.
Sur les 457 passagers de deuxième classe, il y en a trois cents du Manitoba et des provinces de l’Ouest. Au moins quatre-vingt dix pour cent de ce nombre ont pris des billets de retour.
Il y a 900 passagers de troisième classe venant aussi pour la plupart de l’Ouest, avec l’intention de revenir; quelques-uns même s’en vont chercher leurs familles.
La Patrie (Montréal), 14 décembre 1907.