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Des convives heureux

J’aime suivre la vie des Chinois qui sont venus au tournant du 20e siècle.

Lee Chu [interprète pour un temps auprès des tribunaux de Montréal et marchand converti au catholicisme], l’ex-interprète chinois des cours de justice, invitait hier soir quelques avocats, officiers du Palais de Justice et les reporters des divers journaux de la ville à un souper des plus délicats. Cette petite fête toute intime avait lieu à l’occasion de l’ouverture d’un restaurant chinois qu’un compatriote de Lee Chu, Lee Sing, vient d’ouvrir au No. 34, rue Sainte-Catherine-est, en face des théâtres.

La soirée se passa agréablement. À sept heures, les invités arrivèrent et, après une causerie mêlée de français, d’anglais et de chinois, on se mit à table. Le banquet dura jusqu’à dix heures. On dégusta les mets les plus savants de la cuisine chinoise et les gourmets du groupe s’en pourléchèrent longtemps les lèvres.

Le tout, mets européens et plats chinois, fut arrosé avec les vins les plus fins des marques françaises. À l’heure des santés, la cacophonie des langues reprit et il y eut un discours en français, en anglais et en chinois. Les chansons suivirent et, à dix heures, les invités prenaient congé de leur hôte qui a su faire les choses avec sa prodigalité habituelle.

 

La Patrie (Montréal), 6 décembre 1907.

On en saura davantage sur Lee Chu et les Chinois montréalais dans la publication de Denise Helly, Les Chinois à Montréal, 1877-1851 (1987).

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