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Hommage à cette chère Colinette

colinetteLe premier amour.

 

Colinette

Colinette était son nom,

Elle habitait un village

Où l’été dans mon jeune âge,

J’allais passer la moisson.

Ce n’était qu’une fillette,

Je n’étais qu’un écolier;

Elle est morte en février,

Pauvre Colinette !

 

Lorsque nous courions tous deux

Dans la verdoyante allée,

Comme elle était essoufflée;

Comme j’étais radieux !

Le pinson et la fauvette

Chantaient nos chastes amours……

Les oiseaux chantent toujours,

Pauvre Colinette !

 

Sur ce banc, ce fut un soir

Notre dernière entrevue.

J’avais l’âme toute émue,

Je l’aimais sans le savoir.

Cachant ma peine secrète,

Je lui dis en prenant sa main :

Adieu jusqu’à l’an prochain,

Pauvre Colinette !

 

Un tel récit est bien vieux,

Cette histoire est bien commune.

Pourtant il n’en est pas une

Qui me mouille plus les yeux.

J’aimais plus tard en poète,

Par vingt coquettes charmé……

Je n’ai qu’une fois aimé.

Pauvre Colinette !

 

L’Écho des Bois-Francs (Victoriaville), 29 octobre 1898.

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