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Aujourd’hui, la grande mode est de de courir pour une cause ou pour une autre

courir avec un pot de nuit

L’idée n’est pas nouvelle cependant. Au début du 20e siècle, une dame de Montréal, elle, court pour de l’argent.

Mademoiselle Pauline M…, une bien charmante personne sans doute et, même un peu en avant dans son siècle (ce que nous ne saurions lui reprocher), remportera certainement le record de l’originalité si elle accomplit l’exploit pour lequel elle vient d’engager sa parole d’honneur. Voici la lettre qu’elle nous a écrit :

J’ai parié mille dollars ($1,000) avec des amis que, mardi prochain, le 15 juillet, à l’heure de la sortie des bureaux, je passerais sur les rues Notre-Dame et St-Jacques, je me promènerais avec précieusement, dans les mains, un… vase de nuit ! La police a-t-elle le droit d’y mettre obstacle ?

Je demeure, etc.,

PAULINE M…

Notre correspondante nous demande de lui répondre au plus tôt par la voix de notre journal ! Voilà. Nous ne voyons pas de raisons pour que la police intervienne en cette affaire, où la morale et les bonnes mœurs ne sont pas concernées. L’instrument en question est plutôt intime, mais, s’il plaît à Mlle Pauline de présenter au public ce «lacrymatoire de la décadence dans lequel les Romains épanchaient leur douleur», c’est bien son affaire, après tout.

Nous ne contestons pas cependant qu’il faut une certaine crânerie pour accomplir cette prouesse qui vaut peut-être $1,000, et nous osons dire que c’est la marque d’une forte dose de j’menfoutisme.

Avis à ceux qui cherchent des femmes décidées et indépendantes de l’opinion publique, Mlle Pauline M… doit en avoir à revendre de cette marchandise-là.

 

La Patrie (Montréal), 11 juillet 1902.

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