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Le texte de l’Agence France Presse lors du décès de Jacques Prévert

Prevert manchette decesParis (AFP) — «Longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu, leurs chansons volent encore dans les rues.»

Les vers de Charles Trenet auraient pu être écrits pour Jacques Prévert. Ses chansons demeureront longtemps dans nos mémoires. Nos enfants courront derrière son âme légère tout autour de la terre et des générations d’amoureux, mélancoliques sans aucun doute, ramasseront les feuilles mortes à la pelle.

Jacques Prévert avait rompu avec ce monde après lui avoir donné quelques-unes des plus belles pages de la poésie contemporaine et des plus émouvantes, comme des plus spirituelles histoires de son septième art, le cinéma.

Grand poète, mais aussi conteur, auteur dramatique, dialoguiste, voir créateur de collages, Jacques Prévert, qui vient de mourir d’un cancer aux poumons à Omonville la Petite près de Cherbourg, à l’âge de 77 ans, était né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine, en banlieue de Paris. […]

En 1937, commence la fructueuse collaboration de Jacques Prévert et de Marcel Carné, qui donnera des films devenus de grands classiques : «Drôle de drame» 1937, «Quai des Brumes» 1938. «Les visiteurs du soir» 1942, «Les enfants du paradis» 1943-44, notamment.

C’est après la guerre, en 1946, que sont publiés les premiers poèmes de Prévert, sous le titre «Paroles». Ce recueil sera suivi notamment de «Spectacle» et «Le grand bal du printemps» en 1951, «La pluie et le beau temps» en 1955, «Choses et autres» en 1972. […]

Le plus populaire sans doute parmi les poètes contemporains, Jacques Prévert a reçu en 1973 le grand prix de la société des auteurs pour l’ensemble de son œuvre. […]

Ses films devaient lui valoir avec son frère [Pierre] le grand prix national du cinéma en 1975.

Il sut toujours rester marginal de tous les mouvements et de toutes les écoles. Surréaliste, bien sûr, mais pas de la bande à Breton, qui fréquentait Montmartre. Lui, Prévert, est rue du Château, avec Desnon [Robert Desnos] et les «Montparnos». Il exprime dans une certaine mesure le «côté mondain» du surréalisme, par opposition à l’ésotérisme que cultivent Breton et Soupeault.

Cet homme très bavard, à qui il était difficile de couper la parole, avait pourtant peu d’amis. Brasseur et Kosma étaient parmi ses intimes après son épouse et sa fille. «Mes deux meilleurs amis, disait-il, sont Shakespeare et Victor Hugo.» Il aimait collectionner les bibelots «grotesques» et surtout converser avec les petites gens, les gens de la rue. S’il prenait un taxi, il s’asseyait au côté du chauffeur pour faire la conversation. […]

 

Le Devoir (Montréal), 12 avril 1977.

On trouvera ici Prévert et le raton laveur, et La belle Cora est partie.

Voici la maison de Prévert à Omonville la Petite. On la trouve sur la page Wikipédia consacrée à cette commune française du département de la Manche.

maison prevert

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