Le sort du livre
Le président de la Bibliothèque de France depuis 2007, Bruno Racine, vient tout juste de quitter son poste. Le journaliste Michel Guerrin le rencontre pour le journal Le Monde, 15 avril 2016, section «Le Monde des livres».
Guerrin ne manque pas de lui demander comment il voit l’avenir du livre.
Plusieurs choses. La numérisation va devenir plus qualitative que quantitative. Ensuite, si la consultation à distance — dont 37% venant de l’étranger — se développe, la demande sur place ne va pas disparaître. Je n’exclus pas que la distinction que nous opérons entre nos lieux «grand public» et «chercheurs» ne finisse d’ailleurs par s’effacer au profit d’espaces fédérateurs.
Enfin, je constate que le livre est dans son genre un objet parfait : petit, pas cher, maniable, utile, solide. Il a de beaux jours devant lui. Le livre numérique, au contraire, n’est pas parfait, il n’a pas la volupté du papier, on ne peut le feuilleter, et il est en fait plus périssable. Du reste, hormis aux États-Unis, à cause de la mort des librairies, et au Japon, pour des raisons liées au phénomène manga, la part du livre numérique reste limitée. Les deux supports resteront complémentaires.
Vous trouvez ci-haut la page couverture du livre de l’écrivain français Jacques Lacarrière, un sage, un grand voyageur. À cette adresse-ci, voici des billets liés à cet ouvrage.