La peur de la comète de Halley
En 1900, on aime beaucoup le ciel, mais, parfois, on s’en méfie. Quand va-t-il nous tomber sur la tête ? De quelles étranges manifestations ici bas est-il responsable ?
Le 12 avril 1910, La Tribune, de Sherbrooke, reproduit deux textes datés de la veille, l’un de Washington, l’autre de Evansville, dans l’Indiana, au sujet du passage de la comète de Halley.
Washington. La comète de Halley a été vue, ici, hier, pour la première fois par le professeur Ataph Hall, de l’Observatoire maritime, et par son assistant, à travers le télescope de 26 pouces de diamètre. Pendant 15 minutes, on a pu l’apercevoir à l’œil nu.
La peur qu’ont certaines personnes au sujet des dommages que va causer la comète au moment où notre globe traversera la queue de la comète est absolument sans fondement.
Au moment où la terre passera à travers la queue de la comète, il y aura probablement des effets lumineux très intéressants à étudier, mais ne présentant absolument aucun danger. Les effets électriques, dus au passage de la comète, ne seront enregistrés que par les instruments les plus sensibles.
Evansville, Ind. Un grand nombre de personnes se plaignent ici qu’elles ne peuvent obtenir de satisfaction du sommeil, quelque long qu’il soit. Il y en a qui ont dormi pendant quinze et même vingt-quatre heures et qui étaient encore aussi fatiguées au moment où elles s’éveillaient, que si elles n’avaient pas goûté une heure de repos. On accuse la comète de Halley d’être la cause de cette étrange sensation.