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En 1885, on fête joyeusement le mardi gras à Paris

le vendeur de chocolat Gavarni

Le chroniqueur de La Patrie (Montréal) dans la capitale française, Marc d’Orcher, en donne un compte rendu, édition du 4 mars 1885.

Le mardi gras a été célébré hier avec beaucoup plus d’enthousiasme que de coutume.

Il faut bien nous avouer que nous n’avons plus l’ancienne gaité des vieux jours, que nous ne sommes plus au temps des chicards et des débardeurs, mais les recettes sont plus grosses qu’au temps des débardeurs, et cela suffit.

Gavarni disait lui-même :

— Le carnaval ? Ça n’existe pas ! Je l’ai inventé à raison de cinquante francs par pierre lithographique.

Et il avait raison somme toute.

Le bal de l’Opéra est devenu une institution prospère et colossale, mais le bal de l’opéra piquant et spirituel gît, avec le dernier débardeur et le dernier chicard, là-bas, sous la pierre où repose Gavarni dans le petit cimetière d’Auteuil mort et enterré.

Cette année, nous avons eu une nouveauté.

Un bal d’enfants a été organisé à l’Opéra avec le plus grand succès. Six mille enfants masqués ont dansé depuis midi jusqu’au coucher du soleil. Les costumes, style du 18e siècle, depuis les marquises jusqu’aux laitières, étaient tous d’un goût parfait, l’uniforme militaire dominait. Victor Hugo qui observait d’une des loges les jeunes danseurs a été l’objet d’une ovation publique.

Dans les rues, beaucoup d’animation.

Il y avait plus de 100,000 masques sur le boulevard et beaucoup d’entre eux étaient déguisés en anarchistes.

 

L’aquarelle de Gavarni, Le vendeur de chocolat, du Walter Art Museum de Baltimore, apparaît sur la page Wikipédia consacrée au dessinateur, aquarelliste et lithographe français.

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