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Un baiser, sur la rue, à une bien jolie dame, en 1900, peut coûter cher

baiser secret

Provencher, par exemple, en 1902, s’en est relativement bien tiré. Mais attention, même consenti, un baiser peut être sanctionné. Chose certaine, Henry Hoffman, lui, en a vraiment payé le prix.

Cinq cents dollars pour un baiser semble être le tarif actuel dans la ville de Cleveland (Ohio). La somme en question vient d’être payée tout récemment par un homme qui a déclaré se nommer Henry Hoffman et qui se trouvait à Cleveland ces jours derniers.

Hoffman se tenait au coin d’une rue au moment où une très jolie femme vint à passer. La tentation fut trop forte pour lui. Il se précipita vers la jeune personne, lui fit collier de ses bras et déposa un tendre baiser sur un de ses joues.

La jeune femme indignée fit aussitôt arrêter l’entreprenant inconnu. On le conduisit au poste de police et une plainte fut dressée contre lui pour perturbation de la paix publique.

Hoffman, cependant, fut laissé en liberté, après qu’on lui eut fait déposer $500 comme garantie qu’il se présenterait devant la cour, le lendemain. Mais il se garda bien de comparaître et le magistrat qui siégeait a déclaré que sa caution devenait la propriété du trésor public.

Certains disent que c’est payer bien cher un baiser; mais sûrement ceux-là sont des hommes bien peu galants, car un baiser donné à une jolie femme n’a pas de prix.

 

La Patrie (Montréal), 16 février 1905.

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