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Un nouveau salon pour les canaris

exposition-sur-les-canaris-La-Patrie-10-dec.-1904

À Montréal, voici que se tient un second salon organisé par les éleveurs de serins de la Montreal Cage Breeding Canary Association. La première rencontre, tenue en décembre 1903, fut sans doute un succès, car en voici une nouvelle, un an plus tard. Le journal La Patrie lui consacre même toute sa première page, le 10 décembre 1904.

On attend plus de 500 oiseaux chanteurs. «À ceux qui s’étonneront du choix du mois de décembre pour cette exposition d’oiseaux frileux, nous dirons qu’à cette époque de l’année le plumage des serins est sans doute dans toute sa beauté.» Retrouvons donc le reporter de La Patrie.

La plupart des gens ne gardent le serin en captivité que pour son chant. C’est surtout en Allemagne, et particulièrement dans les montagnes du Harz, que l’on s’est appliqué à développer les qualités de cet oiseau comme chanteur. […] Annuellement, plus de 100,000 canaris chanteurs sont exportés d’Allemagne en Amérique (nord et sud).

Pour parler du développement du chant chez l’oiseau, le journaliste s’en remet à un spécialiste en ce domaine, Eugene Frank, de Chicago, qui élève de 4,000 à 5,000 canaris par année.

Leur éducation musicale se fait à la machine, c’est-à-dire au moyen d’un instrument spécial importé d’Allemagne et composé d’une série de sifflets donnant huit notes. La première est basse, douce et ressemble un peu à la voix humaine. D’autres notes sont plus hautes, claires, longues et roulantes.

On s’imagine souvent à tort, dit M. Frank, que, pour bien chanter, un serin doit lancer des notes élevées. C’est le contraire qui est la vérité. Le serin dont la voix se fait entendre au loin est un oiseau commun. Le chant du serin doit être doux, varié et clair.

Pour leur apprendre à chanter, M. Frank met ses oiseaux dans l’obscurité. Leur éducation musicale commence de bonne heure, dix jours environ après avoir quitté leur mère, ils sont enfermés dans de petites cages. On les habitue peu à peu aux ténèbres. Chaque jour, quand l’instrument de musique se fait entendre, la porte de chaque cage est fermée un peu plus que la veille, puis complètement fermée.

Alors les serins écoutent, remarquent et imitent. Ce sont d’abord les sons bas, modérés et simples, puis les fioritures, les trilles. Mais tous n’apprennent pas avec une égale facilité. Il est rare, en fait, de trouver un oiseau capable d’imiter et de retenir tout ce que l’instrument peut lui enseigner.

Fréquemment, tous les serins sont transportés dans une grande salle où ils se livrent à des débauches de musique vocale et essayent de se surpasser les uns les autres. Peu à peu, ils sont classifiés selon les qualités de leur voix.

La question de l’alimentation est importante. Pour produire de bons chanteurs, M. Frank leur donne de l’eau bien pure, du millet, de la graine de navette, un os de seiche et quelques morceaux d’œuf dur.

Grâce à ce régime, dit M. Frank, un serin doit chanter toute l’année, excepté en juillet et août, époque de l’accouplement.

Le bain est aussi une chose nécessaire à la santé du serin chanteur.

 

Le 14 décembre 1904, La Patrie revient sur cette rencontre du 17 décembre.

L’ouverture officielle de l’exposition de canaris aura lieu samedi, à midi, à l’Armory Hall, rue Université. Son Honneur le maire Laporte a accepté l’invitation qui lui a été faite de présider cette cérémonie.

Les membres de l’association des éleveurs de canaris ont fait des préparatifs considérables pour rendre cette exposition encore plus attrayante que celle de l’année dernière. La salle sera décorée avec goût, et plus de cinq cents serins de toutes espèces et de tous plumages attendront les visiteurs.

La musique sera fournie par les oiseaux chanteurs, et il n’est pas douteux que le concert des chantres ailés sera de ceux qu’on ne veut pas manquer l’occasion d’entendre.

L’exposition sera ouverte jusqu’à 10 heures du soir.

 

Personnellement, pour faire chanter mes serins, je ne me suis jamais donné le mal de monsieur Frank. Il suffisait simplement que j’ouvre un des robinets de la maison et le concert commençait. J’avais même trouver un enregistrement de ruisseau filant son cours qui avait son effet. Je possédais aussi un disque de chants de canaris qui les encourageait à la ritournelle.

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