Skip to content

«Nous marchons !»

Montreal rue Amherst sous la neige AtkinsonEn dépit du puissant outillage à la disposition de la compagnie des chars électriques dans la plupart des rues, l’on entendait ce matin : nous marchons !

Ce qui veut dire en langage vulgaire que le service des tramways électriques a été à peu près arrêté par la belle tempête de neige qui couvre notre sol de sa nappe blanche.

La foule des marcheurs forcés ou volontaires était en gaieté.

Le peuple canadien est un peuple généralement de bonne humeur. Notre climat est salubre, vivifiant. Notre nourriture est abondante. Nous jouissons d’une santé robuste — quand nous pouvons survivre aux périls des premières années.

Il n’y a aucune raison pour que la mortalité infantile soit considérable comme elle l’est dans une contrée comme le Canada.

L’absence de connaissances et d’enseignement hygiéniques dans nos écoles est la cause de la perte de milliers et de milliers de vie.

Nous lisions tout à l’heure dans un journal des statistiques pleines d’intérêt au sujet de l’augmentation de la population en Allemagne. Les naissances n’y ont pas été plus nombreuses que de coutume, mais la proportion de la mortalité diminue d’année en année. L’Allemand, qui est avant tout pratique, donne une attention spéciale à l’hygiène dans toutes les branches de l’enseignement populaire.

En tout état de cause, ce qu’il y a de mieux à faire pour les vieillards comme pour les jeunes, si nous voulons conserver notre santé, c’est de répéter avec la foule qui encombrait les rues ce matin : nous marchons !

 

Éditorial de La Patrie (Montréal), 10 décembre 1903.

L’illustration — Montréal, rue Amherst sous la neige — est de l’aquarelliste montréalaise Bobby (Barbara) Atkinson.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS