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L’automne, une saison s’approchant toujours à petits pas

Deschaillons

Je partage tout à fait ce qu’écrit Colette (1873-1954), la femme de lettres française, dans son Journal à rebours paru en 1941. La venue de l’automne n’est jamais violente. Elle dit :

Elle m’est restée dans la mémoire, cette note écrite à l’encre rouge en marge d’une composition française. J’avais onze, douze ans. En trente lignes, je déclarais n’être point d’accord avec ceux qui nommaient l’automne un déclin, et je l’appelais, moi, un commencement. Sans doute je fis mal entendre ma pensée, qui n’a point changé, et je voulais dire que le vaste automne, insidieusement couvé, issu des longs jours de juin, je le percevais par des signes subtils, à l’aide surtout du plus sauvage de mes sens, qui est l’olfactif. Mais une enfant de douze ans dispose rarement d’un vocabulaire qui soit digne de traduire ce qu’elle pense et ressent. Pour n’avoir pas choisi le printemps diapré et ses nids, je n’eus qu’une note médiocre.

Ce texte provient d’une sélection de textes de l’écrivaine parue en 2004 à l’occasion de la commémoration du cinquantenaire de sa mort sous le simple titre de Colette, aux Éditions La Renaissance du Livre (Tournai, Belgique, 2003). Les textes furent choisis par Irène Coran et mis en image par Gabriel Lefebvre.

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