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Une courtoisie des Amérindiens de Caughnawaga

on fait feu sur le maiLes Amérindiens de Caughnawaga [on dirait aujourd’hui les Mohawks de Kahnawake] au sud de Montréal, par un geste de courtoisie envers les Canadiens français, dit La Patrie du 29 juin 1903, ont fait de la Saint-Jean leur propre fête nationale.

En 1903, une grand’messe est chantée, suivie de la parade de la Saint-Jean-Baptiste. Et les Autochtones reprennent la vieille coutume apportée de France : faire feu sur un mai. Le journal raconte.

Après avoir défilé dans les principales rues du village, la procession déboucha dans un endroit un peu écarté des habitations, sur le bord du lac St-Louis. C’est là que devait avoir lieu une cérémonie impatiemment attendue par tous et qui, pour les étrangers qui y ont assisté, était sûrement la plus impressionnante et la plus attrayante.

Sur la pelouse qui borde le lac, on avait planté préalablement un mât haut de quarante pieds environ, au sommet duquel était attaché un énorme bouquet de sapin garni de fleurs de papier aux couleurs brillantes et surmonté d’un drapeau. Au-dessous du bouquet étaient tracés autour du mât, à deux pieds l’un de l’autre, deux cercles parallèles, en peinture rouge. Au pied du mât, étaient entassés, comme pour un bûcher, d’autres rameaux de sapin et des copeaux.

Il est dans les coutumes que chaque année, le jour de la fête nationale, on érige ainsi un mât autour duquel se réunissent les plus habiles tireurs de la tribu. Il s’agit de tirer au sommet du mât d’abord, sur le cercle rouge supérieur, de façon à couper entièrement le mât et à faire tomber le bouquet de sapin; puis on coupe de nouveau le mât avec les balles, à la hauteur du second cercle rouge. Le tireur, qui porte le dernier coup et fait tomber le sapin et le drapeau ou le tronçon du mât, emporte l’un ou l’autre comme un trophée.

Lorsque la procession, musique en tête, arriva hier autour du mât, le prêtre officiant bénit le bûcher, puis y mit le feu. Et pendant que la flamme pétillait et que s’élevait dans les airs une colonne de fumée, la fusillade éclata, et les témoins de cette jolie scène purent admirer l’adresse des tireurs indiens, car à chaque coup de feu on voyait des éclats de bois se détacher de l’arbre et tomber dans les flammes du bûcher.

Ce fut hier le même tireur, M. John K. Stacey, qui fit tomber le bouquet de sapin et le drapeau, et le tronçon du mât. Son double succès fut salué par des acclamations de la foule.

Après le retour de la procession à l’église, les membres de la société St-Jean-Baptiste prirent part à un banquet chez M. Frank Hemlock.

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