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Mélomane, la calvitie vous gagne ?

barbuetchauve

Ne vous demandez pas pourquoi. Cessez d’écouter les cuivres et mettez-vous aux cordes.

La musique exerce une action manifeste sur le système nerveux, et le système nerveux peut lui-même agir sur la nutrition de nos tissus, etc. On peut donc en conclure que d’une façon générale la musique possède une influence sur l’individu physiologique. On pourrait aller jusqu’à expliquer ainsi l’influence de la musique sur le cuir chevelu, car on prétend qu’elle est très visible.

Ce sujet a beaucoup intéressé un observateur anglais, qui a fini par avoir sur ce point une opinion très arrêtée. Il n’est pas sans intérêt de résumer ses recherches, tout en faisant remarquer que les résultats s’appliquent à l’Angleterre.

L’auteur anglais établit d’abord que la proportion des individus chauves est de 11 p. c. pour les professions libérales, avec aggravation pour les médecins (anglais), qui semblent détenir le record de la calvitie, avec le chiffre élevé de 30 p. c. Mais ce sont les musiciens qui on été surtout passés en revue. Or, ceux-là sont chauves aussi dans la proportion de 11 p. c. Seulement chez les instrumentistes, l’influence des vibrations musicales se fait sentir dans deux directions opposées, selon l’instrument. Voilà l’originalité des recherches de l’auteur. Ainsi, tandis que les instruments à corde préviennent et arrêtent la chute des cheveux, les instruments de cuivre exercent la plus fatale action sur le cuir chevelu.

Le piano et le violon, mais le piano surtout, ont une action conservatrice indéniable. Il est un fait que, si l’on jette les yeux sur une collection de photographies de pianistes, on est frappé par le développement de la chevelure mérovingienne. […] Réciproquement, les cuivres sont déplorables. Le cornet à piston, le cor d’harmonie détériorent l’homme le plus chevelu avec une sûreté et une rapidité surprenante. Le trombone est l’instrument néfaste par excellence; en cinq ans, l’instrumentiste le plus chevelu a perdu 60 p. c. de ses cheveux. L’auteur anglais donne à ce résultat désagréable le nom de «calvitie des fanfares», parce que le mal sévit surtout parmi les musiciens de régiment.

Pourquoi le trombone hâte-t-il la chute des cheveux et le piano l’arrête-t-elle ? L’auteur n’en sait rien. Action des vibrations et influence musical ! C’est certain. […]

On a beaucoup d’imagination en Angleterre !

 

La Patrie, 13 avril 1896.

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