Pas d’excursions de plaisir sous peine de péché mortel !
Les journaux de Québec annoncent que, dimanche, il a été donné lecture d’un mandement de Mgr l’Archevêque Taschereau sur certains amusements d’un caractère dangereux.
Dans ce mandement, dit le Nouvelliste, Sa Grandeur condamne formellement toutes les parties de plaisir, excursions, piques-niques qui ont lieu les dimanches et les jours de fête. L’expérience a prouvé que ces excursions ont été l’occasion de grands désordres. Sa Grandeur défend dorénavant d’assister à ces voyages de plaisirs, sous peine de péché mortel.
Le mandement fait remarquer que certains parents font preuve d’une inconcevable négligence en tolérant les sorties du soir des jeunes gens de l’un et l’autre sexe. La vigilance des parents devrait être tenue constamment en éveil et le Seigneur leur demandera un compte sévère des désordres qui ont été la conséquence de leur faiblesse.
Parlant des excursions, en vapeur ou en chemin de fer, Sa Grandeur démontre que le saint jour du dimanche n’est nullement observé par ceux qui prennent part à ces voyages de plaisir. Les parents et patrons sont tenus, en conscience d’empêcher leurs enfants ou leurs employés de prendre part le dimanche et les jours de fêtes d’obligation à ces réjouissances profanes. Elles sont l’occasion de tristes désordres. Ce sont des jours de péchés et de malédiction.
Le mandement conclut par les défenses suivantes :
1) Nous défendons sous peine de péché grave, etc., toutes les excursions de plaisir, en chemin de fer, vapeurs, voitures, les dimanches et jours de fête, quand même ces excursions seraient au profit d’une bonne œuvre.
Ce n’est pas notre intention toutefois de condamner les pèlerinages organisés ces jours-là.
2) Les parents et patrons devront obliger leurs enfants et leurs employés à observer fidèlement les dimanches et fêtes d’obligation, et ne pas s’exposer eux-mêmes à offenser Dieu dans des promenades ou réunions du soir dont une triste expérience a déjà fait voir les dangers.
Le Sorelois, 11 mai 1880.
La photographie fut prise en 1941 par Roland Noël à l’occasion du pique-nique des élèves des cours d’hôtellerie au village de Pointe-à-la-Garde. Elle est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds ministère de la Culture et des Communications, Office du film du Québec, Document iconographiques, cote : E6, S7, SS1, P662.
