Le mardi gras
C’est aujourd’hui le mardi gras, mais attention, mesdames, à votre déguisement. Vous pourriez tomber sur un zélé. Dimanche, à Montréal, le dimanche gras, un policier a pris la mouche. Voyez ce que rapporte La Patrie du lendemain 4 mars 1889.
Hier, à l’occasion des derniers jours gras, une jeune fille, suivant l’antique usage, se revêtit d’un habit masculin pour aller effrayer une compagne. Elle ignorait sans doute les sévères règlements municipaux à cet égard, mais un homme de police à la recherche de délinquants eut bientôt deviné le sexe faible sous son accoutrement masculin et, sans se laisser toucher par les explications de la naïve enfant, la conduisit prestement au violon [en prison].
Notre Recorder [le juge de la cour Municipale], qui sait plus apprécier le bon vieux temps qu’un simple pion, comprit l’intention et libéra l’accusée en […] payant les frais. Autre temps, autres mœurs, comme dit le proverbe.
La photographie par Neuville Bazin nous montre des mardi-gras au début de l’après-midi, le mardi 22 février 1955, tout juste avant le départ du tout premier grand défilé du Carnaval de Québec. À l’époque, et jusqu’au début des années 1970, ce carnaval se terminait le mardi gras. La photographie provient de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds Neuville Bazin. Elle apparaît dans mon ouvrage Le Carnaval de Québec. La grande fête de l’hiver, Commission de la capitale nationale /Éditions MultiMondes, 2003, p. 36.