Historien au moyen de l’image
Qui est donc ce personnage, photographe alors, né dans le faubourg Saint-Roch à Québec le 6 novembre 1837 ? Albert Lapensée nous le présente dans le quotidien Le Canadien le 22 décembre 1883.
Ce photographe, après avoir débuté dans cet art à La Havane, vint compléter ses études à Québec, chez MM. Archambault et McCorkindale, deux artistes photographes jouissant d’une grande renommée. Puis, en 1867, il ouvrait à son compte un atelier qui fut le premier et le seul qui ait reproduit tous les sites les plus pittoresques de Québec, ses alentours, les bords du majestueux fleuve St-Laurent jusqu’au golfe, la rivière Saguenay jusqu’au lac St-Jean.
Ainsi, cet artiste a certainement droit d’être regardé par nous comme l’historien pittoresque de la plus belle partie de notre pays; car depuis un bon nombre d’années, son nom est connu, non seulement des milliers de touristes qui nous viennent de toutes les villes des États-Unis durant la belle saison de l’été, mais même jusque dans les grandes villes européennes, où ses magnifiques vues stéréoscopiques font l’admiration des personnages les plus distingués ainsi que de tous les amateurs de la belle et grande nature du Canada pittoresque. […]
Les [François-Xavier] Garneau, les [Jean-Baptiste-Antoine] Ferland, les [Pierre-Joseph-Olivier] Chauveau ont élevé des monuments impérissables à la gloire du peuple canadien. […] Il nous manquait encore, comme complément, l’histoire imagée et véridique de tous les principaux sites pittoresque de notre beau Canada. […]
Hâtons-nous de dire que, grâce à l’esprit d’initiative de notre ami M. L. P. Vallée, nous possédons aujourd’hui cette charmante partie de notre histoire, pour laquelle s’intéressent à un si haut degré tous les touristes qui visitent chaque année l’ancienne capitale des Canadas.
Tous ces faits nous démontrent que le mérite de M. Vallée est d’une importance beaucoup plus grande qu’on se plaît généralement à le reconnaître au milieu de nous et que le public, ou plutôt le pays, particulièrement la ville de Québec, lui doit une reconnaissance bien légitime pour avoir contribué si largement à faire connaître à l’étranger les plus beaux sites de notre pays.
La photographie ci-haut du pont de glace devant le marché Finlay (où se trouve aujourd’hui la place de Paris à la basse-ville de Québec) est de Louis-Prudent Vallée et apparaît sur le site des Musées de la civilisation à Québec : Place Royale d’aujourd’hui à hier.
