Vivement l’hiver !
Au Québec, avant l’arrivée de l’automobile, au temps des voitures à roues une partie de l’année et celles à patins pour l’autre partie, on détestait les entre-saisons. Ces dernières nous faisaient des chemins impossibles. Dans la boue, on s’enlisait, et sans neige les patins étaient inutiles.
Dès lors, quand arrive l’hiver, qu’on passe à l’hiver ! C’est bien ce que laisse entendre le quotidien de Québec, Le Canadien, le 4 décembre 1885.
Les voitures d’hiver, qui avaient fait une courte apparition lundi et qui avaient ensuite été forcées de céder le pas aux véhicules d’été, ont recommencé hier à circuler, et cette fois c’est pour de bon. Elles ne seront supplantées qu’au printemps, car il est tombé une couche de neige d’un pied d’épaisseur [30 centimètres].
À l’avenir, personne ne se plaindra du mauvais état des chemins, car cette bordée va les transformer complètement et rendre la circulation des plus facile aux cultivateurs, qui vont s’empresser nous n’en doutons pas d’apporter leurs denrées sur nos marchés.
La neige qui était très en retard sur celle des années dernières sera donc accueillie avec plaisir par tout le monde, car vraiment une fois l’été et les beaux jours d’automne passés, l’on n’aspire plus qu’à entrer sans transition dans l’hiver, malgré les rigueurs.
Le fleuve commence à charrier de petits glaçons et la batture commence à se former à Beauport.