Vous avez volé un chien ?
Attention ! Si on vous attrape, le chien pourrait prouver lui-même que vous n’êtes pas son maître. Voyez cette histoire parue dans La Gazette de Joliette du 24 novembre 1882 sous le titre «Un chien en témoignage».
Un terreneuve a été volé il y a quelques mois à un Allemand, qui fait profession d’exhiber des chiens savants sur les petits théâtres.
L’autre jour, il y a rencontré un jeune homme menant en laisse l’animal volé et, à sa requête, un policeman a mené le chien et son remorqueur devant la cour d’Essex Market.
Le prisonnier a embrassé la bible et juré que le terreneuve était à lui depuis des années. Un de ses camarades a fait le même serment.
La parole étant passée au plaignant, il n’a rien dit, mais il a sorti de sa poche un collier, dans lequel le chien litigineux [sic] est venu aussitôt fourrer son cou. Puis il a montré une muselière, et le chien y a engouffré son museau. Il a levé sa canne, et le chien a sauté pardessus. Il lui a commandé d’exprimer ses sentiments pour Bismarck et l’animal a levé une patte de derrière contre le siège du greffier.
Cette dernière épreuve a paru décisive, et le juge Smith a adjugé le terreneuve à l’Allemand.
La photographie du terre-neuve est accolée au texte de Catherine Robert consacrée à ce chien sur la page du site Muramur.