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Le costume québécois en 1830

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Dans sa chronique quotidienne sur «le bon vieux temps», le journal La Patrie du 15 novembre 1884 nous entretient du costume.

Dans le bon vieux temps, il n’existait aucun journal de modes.

L’aristocrate suivait la fashion de Londres où il faisait confectionner ses habillements. Sa mesure était prise par le père Gibb de la rue St-Jacques. La commande s’exécutait dans la mère-patrie et il va sans dire que la façon coûtait un peu cher.

Le premier tailleur canadien-français qui ait acquis quelque célébrité a été M. Joseph Boulanget [sic] qui tenait son établissement sur la rue Notre-Dame, près de la rue Bonsecours, la porte voisine de l’ancien hôtel Donegana.

Il y a cinquante ans, la mode exigeait que les gens de profession, les gros négociants et les rentiers considérables portassent le gilet et le pantalon blancs, une cravate haut-montée avec un faux-col blanc s’élevant jusqu’aux oreilles. Les gentilhommes se promenaient toujours sur les rues avec l’habit à queue garni de boutons en cuivre doré.

La classe pauvre s’habillait avec l’étoffe du pays et portait des chapeaux en laine mous, de forme pointue. Le feutre n’était pas connu de nos ancêtres. Les chapeaux de castor de la classe riche étaient autrefois confectionnés avec la peau du vrai castor.

Plus tard, il fut fait avec de la pluche dont les poils avaient une longueur d’un pouce. Ces chapeaux étaient très larges du haut et portaient le nom de «Waterloo».

Pendant les grands froids de l’hiver, les hommes portaient de lourds manchons en peau d’ours. Les ceintures «fléchées» jouissaient alors d’une grande vogue. Elles étaient brodées avec beaucoup de richesse. Une bonne ceinture se vendait $10 à $20. Ces ceintures avaient été apportées à Montréal par les voyageurs du Nord Ouest. Presque tous les citoyens de la classe aisée portaient la ceinture «fléchée» autour de leur pardessus d’hiver.

En 1820, le coton n’était pas connu, les chemises de nos grands-pères étaient confectionnées avec de la toile. Les cultivateurs portaient des chemises faites avec de la toile à sac. Leurs chemises n’avaient ni boutons, ni cols, et ils les agrafaient avec de grosses épinglettes en étain. Les «habitants» portaient aussi des chemises en droguet. Lorsqu’ils venaient au marché, ils avaient des tabliers en cuir ou en peau de mouton ou d’orignal, de grosses bottes de «beu» montant jusqu’à mi-genoux, et des tuques bleues. Le capuchon était toujours de rigueur.

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