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La nuit à Montréal en 1830

policiers greve employes du tramwayÀ l’automne de 1884, un journaliste de La Patrie demande à un octogénaire, «possesseur d’une mémoire des plus lucides», de lui parler du «bon vieux temps», de la période de 1830 à 1840. Le 5 novembre 1884, l’homme âgé l‘entretient de la nuit alors à Montréal.

La police de Montréal se faisait dans le bon vieux temps par trente «Watchmen». C’était le guet municipal.

Le constable était armé d’un bâton bleu ayant environ cinq pieds de long. Plusieurs de ces bâtons sont encore conservés dans la cour de police.

Le «watchman» portait à sa ceinture un fanal et il tenait de la main gauche une crécelle qu’il agitait lorsqu’il voulait appeler un de ses confrères à son secours.

La nuit, le constable criait les heures et les demi-heures. Lorsque Montréal dormait, le guet criait l’heure et ajoutait : «All is well».

Le père de M. Schiller, le greffier de a couronne, était autrefois capitaine du guet à Montréal.

Les constables étaient alors souvent appelés à supprimer les désordres au célèbre Coin flambant.

On désignait sous le nom de Coin flambant l’encoignure des rues Lagauchetière et St-Constant.

Deux de ses maisons existent encore aujourd’hui.

Le Coin flambant était composé de cinq ou six maisons, érigées sur la propriété Scott. Une de ces maisons était une auberge borgne et les autres étaient occupées par des prostituées de bas étage. La nuit, il y avait toujours des bagarres au Coin flambant qui était le rendez-vous des matelots et des hommes de chantier.

On s’y battait à coups de gourdins et à coups de couteau. Plus d’une fois, ces rixes se terminaient par des meurtres.

On y rossait le guet et le désordre régnait en permanence. Les maitresses des maisons du Coin flambant étaient en 1830 les nommées Cécile Boissel, Louise Visée, Rosalie Pâquette et Mary Anna Pâquette. Ces noms ont figuré plusieurs fois dans les archives de la cour des juges de paix.

 

La gravure montrant des policiers à l’œuvre lors d’une grève des employés du tramway à Montréal est parue dans l’Album universel, 6 juin 1903. On la retrouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec au descripteur «Policiers».

Contribution à une histoire québécoise de la nuit.

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