La place Jacques-Cartier, à Montréal
Le Monde illustré du 13 novembre 1897, présentant cette image de la place Jacques-Cartier, à Montréal, tient à y mettre une nuance.
La place Jacques-Cartier serait jolie, nos lecteurs peuvent s’en convaincre par la photographie que nous en donnons.
Au point de vue de l’art, il est déplorable que l’on ait gâté cette place par la minuscule statue posée sur ce gros amoncellement de pierres. Et puis pourquoi Nelson ? Qu’a-t-il fait pour le Canada ? Pourquoi n’avoir point fourré là Cromwell ?
La place Jacques-Cartier offre un beau coup d’œil. S’étendant depuis le Champs de Mars, entre le Palais de Justice et l’Hôtel-de-Ville, espace dans lequel se trouve une fontaine assez belle si elle n’était pas si mal entretenue; de là, traversant la rue Notre-Dame pour descendre jusqu’au fleuve, qui sillonnent les navires arrivant d’Europe — sa largeur et son dégagement permettent de voir, par-dessus les îles de la terre ferme distante de plus d’un mille, les riches paroisses depuis Saint-Lambert (à trois milles de l’Hôtel-de-Ville) jusqu’au-dessus de Longueuil; et dans le lointain, se confondant avec le ciel bleu, les montagnes de Belœil et autres.
Le texte est signé Firmin Picard.
On trouve cette photographie de la place Jacques-Cartier précisément dans Le Monde illustré du 13 novembre 1897. Elle apparaît aussi sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec au descripteur «Place Jacques-Cartier (Montréal, Québec)».