Découverte du microbe de l’amour
Manifestement, à l’Institut Pasteur, à Paris, on ne chôme pas. Après le microbe de la vieillesse, voilà que se révèle le microbe de l’amour. Voir La Patrie du 20 octobre 1904.
On nous a déjà dit que le savant docteur Metchnikoff, de l’Institut Pasteur, pensait avoir découvert le «microbe de la vieillesse», celle-ci étant «une maladie chronique due à l’empoisonnement du sang par les toxines que secrètent des bacilles intestinaux».
Nous pouvions espérer dès lors qu’un sérum approprié nous guérirait du vieillissement, ce qui est un progrès appréciable. Mais voici mieux.
Le docteur Cotton, à l’aide d’un puissant microscope, vient de découvrir un bacille, qui a son siège dans les fibres du cerveau : le «microbe de l’amour».
Ce bacille, d’après le docteur, produit des effets analogues à ceux de la démence. Il fait, selon le cas, rire ou pleurer, inspire la tendresse ardente ou la fureur rouge, prédispose aux prodigalités les plus insensées et aux actes les plus extraordinaires.
On espère pouvoir bientôt traiter cet état par la médecine et amener, avec la destruction du bacille, la guérison du patient.
De ce mal, je ne veux point être guérie, docteur Cotton, et, si possible, être même très contagieuse…
Tiens, tiens, tiens, Vous êtes vraiment gamine !