L’importance de la queue de cheveux chez les Chinois du Canada
J’ai souvenir qu’étant enfant, me rendant à l’école, j’apercevais, dans sa buanderie rue Sainte-Marie coin Bonaventure, à Trois-Rivières, un monsieur chinois portant la longue queue de cheveux. J’ignorais que, pour chacun d’eux, c’était un signe d’appartenance à sa communauté. Du moins, c’est ce que laisse entendre La Patrie du 3 octobre 1881.
Chang Ah-Son, habitant du Céleste Empire et âgé de 22 ans, est allé se plaindre à la police qu’une somme d’argent lui avait été volée dans la maison où il demeurait.
Selon lui, il se trouvait dans un cruel embarras, ne pouvant assigner de témoins parmi ses congénères, attendu qu’il est privé de la queue de cheveux sans laquelle un Chinois n’est qu’un vulgaire mortel indigne de l’attention de ses compatriotes.
Chang Ah-Son s’est donc cru obligé de faire contre fortune bon cœur.
L’illustration est parue dans La Patrie du 19 février 1901.