«Les blondes célèbres»
Le 4 septembre 1890, La Gazette de Joliette fait place à ces dames, à la chevelure de miel, qui sont passées à l’histoire.
La belle Hélène, que les vieillards de Troie ne pouvaient regarder sans émotion, relevait savamment ses cheveux blonds comme les blés mûrs.
Salomé, fille d’Hérodiade, qui dansait devant Hérode et lui demanda la tête de saint Jean Baptiste, avait des cheveux jaunes.
Du moins, les vieux maîtres la représentent avec chevelure claire, parce qu’on prétend que les jeunes filles juives de haute naissance étaient blondes.
Les Anglais ont une nuance de blond charmant, qu’ils appellent «auburn». C’est un blond foncé à reflet doré.
Leur lady Macbeth et Marie Tudor étaient blondes. La reine Bec (Elizabeth) avait des cheveux rouges.
Les Grecques de l’antiquité voulaient toutes être blonds. Elles lavaient leurs cheveux à l’eau de lessive pour les décolorer, et elles les frottaient ensuite à l’aide d’une pommade faite de graisse de chèvre, de cendre de hêtre et de fleurs jaunes. Puis, elles les laissaient sécher flottant sur leurs épaules.
Les dames romaines se désolaient d’être brunes. Ovide raconte que les perruquiers de son temps achetaient les dépouilles des têtes allemandes pour satisfaire le goût des coquettes.
On sait à quel supplice, à quels soins se soumettaient les Vénitiennes pour acquérir le ton ardent qu’on appelle blond Titien.
Lucrèce Borgia était blonde. Blonde aussi Catherine de Médicis, ou au moins teignait en blond ses tresses brunes; Marie de Médicis avait également des cheveux clairs.
C’est Cousin, je crois, qui nous décrit ainsi les cheveux de Mme de Longueville : d’un blond cendré, de la dernière finesse, ils descendaient en boucles abondantes, ornaient l’ovale gracieux de son visage et inondaient d’admirables épaules, très découvertes, selon la mode du temps.
Blonde encore, Anne d’Autriche; Blonde Mme Sévigné dont la coiffure bouclée est restée célèbre. Blonde la douce La Valière.
Les cheveux blonds de Mme de Lamballe et de Marie Antoinette furent teints du sang de celles dont ils étaient le plus superbe ornement.
Mme Girandin eut aussi une chevelure blonde remarquable, elle était douée, en outre, d’un teint si fin qu’il supportait sans désavantage le voisinage du vert glauque.
Une des beautés de l’impératrice Eugénie, c’étaient ses cheveux blonds.
Les blondes sont nombreuses dans l’aristocratie parisienne : citons seulement la comtesse de Ghevigné, la comtesse de Arigode, la duchesse de Nonchy, la princesse Murat, etc.
L’illustration de ce tableau de Georges Delfosse (1869-1939), originaire de Saint-Henri de Mascouche, est parue dans Le Monde illustré (Montréal) du 12 août 1899. On la retrouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, au descripteur «Femmes».
Je pense à la chanson d’Anne Sylvestre !
….. C’est alors qu’arrive une blonde, en deux secondes le ciel s’obscurcit ….
Oups !
On n’est toujours pas sortis de cette préférence. Combien de fausses blondes encore aujourd’hui, dans la société « ordinaire » comme dans la plus huppée… Le mystère demeure.
Mystère, en effet, chère Esther !