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L’ardoise québécoise

Sait-on que, pendant plusieurs années, on a exploité l’ardoise au Québec ? Dans la région de l’Estrie. L’historien Marc Vallières (Des mines et des hommes. Histoire de l’industrie minérale québécoise, Publications du Québec, 1989) affirme que la plus grande partie de la production servait au 19e siècle à la toiture des maisons, aux tables de billard, aux dalles et même aux ardoises d’école, «les ancêtres de nos petits tableaux noirs et des cahiers d’exercices».

Sous le titre «L’Ardoise dans nos cantons», La Tribune du 11 mai 1894 nous donne des nouvelles de cette industrie.

Depuis quelque temps, on a recommencé l’exploitation des carrières d’ardoise de Danville.

L’ouverture de ces carrières remonte bien à quarante ans. Pendant plusieurs années, les carrières furent prospères et eurent beaucoup de réputation.

C’était, cependant, les vieilles méthodes que l’on suivait, et l’ardoise que l’on obtenait provenait d’un lit dont la profondeur maxima était de 50 pieds [une quinzaine de mètres].

À cette profondeur, on rencontra un lit d’argile, et l’on pensa avoir atteint la limite des gisements.

L’ardoise que l’on recueillait à cette profondeur, quoique de bonne couleur et d’excellent grain, était trop fine et trop friable pour être utilisée dans les toitures.

Lorsque la compagnie actuelle, dont les principaux actionnaires sont M. Feodor Boas, industriel de Saint-Hyacinthe, et M. A. E. Greenshields, avocat de Montréal, prit possession des carrières, elle décida de percer la couche d’argile sur laquelle on s’était arrêté, et de voir ce qui se passait en dessous.

La tentative eut les plus heureux résultats; on frappa un lit immense d’une ardoise qu’on assure être la plus belle qui puisse se trouver sur ce continent et en Europe; elle combine avec la finesse du grain une couleur bleu foncé et une solidité à toute épreuve. Ses qualités sont fort appréciées à l’étranger, et la compagnie se dispose à l’exporter sur une large échelle aux États-Unis et en Europe.

M. Boas est allé faire un voyage d’études dans les ardoiseries du Vermont et de la Pennsylvanie et a fait des achats de nouvelles machines et d’outils modernes pour une somme de $30,000. Cet outillage perfectionné va permettre à la compagnie d’approvisionner le marché canadien de tuiles à toiture et à parquet; la difficulté que la compagnie a eu à rencontrer n’a pas été autant de trouver un marché comme de fournir en quantité suffisante un produit uniforme.

La compagnie emploie dans le moment 100 hommes, avec deux bandes d’ouvriers qui travaillent jour et nuit; il s’est déjà formé dans l’endroit tout un petit village qui est éclairé à l’électricité. Il est question de construire un chemin de fer électrique qui reliera les carrières au Grand Tronc.

 

L’illustration provient du site suivant, un reportage sur Ardobec. Et, depuis peu, la carrière de Danville renaît.

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