Skip to content

L’hygiène, les amis, l’hygiène !

Quand nous avons gagné la ville au 19e siècle, on ne soupçonnait même pas les problèmes nouveaux auxquels nous devrions faire face. Des défis la plupart du temps inexistants à la campagne.

C’est dans cet esprit qu’il faut entendre ce discours du médecin Frédéric Despars, l’officier de santé de la ville de Saint-Hyacinthe. La Tribune du 22 mai 1891 reproduit ce qu’elle dit être son «rapport».

En vue de l’approche de l’été avec son cortège de maladies miasmatiques, j’ai cru devoir attirer votre attention sur l’état de propreté peu satisfaisant de certains endroits de notre cité, et sur la nécessité de mettre en force au plus tôt les règlements de notre conseil de corporation de même que ceux du bureau du Conseil Provincial d’Hygiène de la province de Québec, concernant la Santé Publique.

Qu’il me soit permis de suggérer que quoiqu’il soit toléré de soustraire les municipalités à l’obligation d’enlever les matières de vidanges, qu’il serait plus avantageux pour la salubrité publique que le bureau de santé se chargeât de cette mesure, la plus importante de toutes celles que lui imposent ses devoirs, et que le conseil de ville tienne une voiture spéciale pour ce but à sa disposition.

Tout en félicitant le bureau de son énergie à exiger la prompte inhumation des sujets morts de maladies contagieuses, je crois que le bureau a le droit de donner des ordres à tous les médecins pratiquant en cette cité de rapporter, sous le plus court temps possible, tout cas de maladie contagieuse qu’il aurait été appelé à traiter; on doit aussi exiger que les lieux où ont résidé les malades atteints de maladies contagieuses soient bien désinfectés aux vapeurs de souffre à raison de trois livres par mille pieds cubes, pendant au moins six heures durant; aussi fournir un local pour les occupants pendant le temps de la désinfection, quand ces personnes ne peuvent demeurer dans la maison comme cela arrive souvent, le tout devant se faire sous la surveillance de l’officier de santé ou d’un homme entrainé à cet effet.

Comme il existe encore en plusieurs endroits des tuyaux de bois partant des éviers et se continuant au dehors sur la surface du sol, et parfois même laissant tomber des détritus sur le sol, tout près de la maison et non loin de la rue, le conseil devrait mettre à exécution les règlements 22 et 23 du Conseil Provincial d’Hygiène de Québec en attendant que les occupants remplacent ces tuyaux par d’autres en grès ou en métal.

Que les abattoirs et porcheries soient dans la plus grande propreté possible, qu’on exige l’enlèvement des détritus, chaque jour si nécessaire, et que des ordres soient donnés pour que les cours et dépendances soient immédiatement nettoyées, les bâtisses en bois devant être blanchies à la chaux.

En dernière suggestion, que le bureau favorise la vaccination gratuite et immédiate là où il le faudra.

 

Manifestement, il faut comprendre que ce médecin sonne la cloche.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS