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Les filles de Saint-Jean-sur-Richelieu ont trop fêté en carnaval

Le 13 mars 1889, le mercredi des Cendres, qui met un terme au carnaval commencé le lendemain des Rois, le 7 janvier, ouvre une période de 47 jours de «mortifications», le Carême.

Deux jours plus tard, l’hebdomadaire de Saint-Jean-sur-Richelieu, Le Franco-Canadien, se réjouit. Il était temps, car les filles de la place, pour avoir trop fêté, ont perdu leur beauté.

Le carnaval est enfin fini, et le carême, le triste et maigre carême, est commencé. Adieu fêtes, bals et amusements de toutes sortes, le temps est maintenant à la pénitence et aux mortifications. Le ministre du Seigneur, en déposant les cendres sur nos têtes prosternées, nous a rappelé nos devoirs, nous faisant souvenir que nous ne sommes rien, que bientôt le Divin Sauveur mourra pour nous racheter et que si, pour quelques jours, il a bien voulu abandonner le monde à ses amusements, il désire maintenant en reprendre l’empire.

Voilà pourquoi du jour au lendemain, les fronts sont devenus graves et recueillis. C’est très heureux, non seulement au point de vue religieux, mais aussi sous un autre point de vue qu’il n’est pas à dédaigner non plus. C’est que tout en étant encore belles, nos jolies filles commençaient à pâlir, et c’était grand dommage; car il fait toujours peine de voir disparaître de leurs joues cette teinte rosée, qui donne tant d’éclat et de vivacité aux yeux d’une charmante fillette.

Espérons qu’après quarante jours de repos, Pâques nous les rendra aussi fraîches, pimpantes et vermeilles que Noël nous les avait prises.

La photographie prise vers 1880 est celle d’Eugénie-B. Drolet. Elle est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds J. E. Livernois, Portraits et autres photos-reportages, cote : P560, S2, D1, P288.

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