La Grande-Allée n’est plus ce qu’elle était, le printemps venu
À Québec, la Grande-Allée est une des premières rues hors les murs, hors de la vieille ville. Menant vers l’ouest et longue de plusieurs kilomètres, elle commence à être occupée durant les années 1630. Et longtemps — jusqu’à ce jour, d’ailleurs — elle fut une artère de prestige.
Mais, en 1891, avec les méfaits printaniers du radoucissement de la température, l’emprunter devient une aventure. Le Canadien, le quotidien de Québec, réclame à grands cris, le 30 mars 1891, que le service de voirie municipal intervienne.
Nous demandons instamment au comité des chemins de s’occuper du pitoyable état dans lequel se trouve maintenant la grande Allée à partir de l’édifice du parlement jusqu’à la barrière St-Louis.
Il est vraiment impossible d’y passer sans s’exposer à briser sa voiture ou à tomber dans les trous et les cahots profonds qui se suivent sans interruption dans toute cette partie de la rue.
Nous voulons admettre que le comité n’est pas strictement tenu d’enlever la neige, mais quel service il rendrait à tous ceux qui passent par cette grande voie publique en faisant passer la «gratte» pour aplanir le chemin. Cela aiderait aussi à la fonte de la neige en brisant la croûte de fumier qui la couvre.
Le public a droit d’attendre ce service du comité des chemins.