Les Canadiens-français en Nouvelle-Angleterre
De Saint-Hyacinthe, La Tribune rapporte, le 17 janvier 1896, que des Protestants de Boston se sont réunis dans une église pour partager leurs connaissances sur les Canadiens-français de la Nouvelle-Angleterre.
Le Standard Globe, de Boston, nous apporte des détails sur une réunion de protestants qui a eu lieu à l’église baptiste de l’avenue Warren.
Mercredi, a eu lieu è Boston, à la Warren Avenue, Baptist Church, une importante convention dans le but d’étudier la condition sociale, éducationnelle, morale et religieuse des Canadiens-français de la Nouvelle-Angleterre.
Le révérend Alexander Blackburn, D. D., fut le premier orateur.
En 1890, dit-il, le chiffre des naissances atteignit 380,167 pour le Canada, y compris Terre-Neuve et les provinces Maritimes.
Actuellement, le nombre de Canadiens-français dans la Nouvelle-Angleterre se monte à 350,000.
Les Canadiens sont principalement établis dans des centres manufacturiers comme Lowell, Woonsocket, Lawrence, Fall River, Manchester, Nashua, Lynn. Les deux tiers des Canadiens-français sont dans le Massachusetts. La majeure partie d’entre eux sont peu instruits.
Au point de vue moral, les Canadiens-français comptent parmi les meilleurs des immigrants. Ils ont du patriotisme et ont de l’union entre eux. À Lowell, il y a toute une partie de la ville qui compte 20,000 Canadiens et l’on n’entend parler que le français.
Les Canadiens-français sont en général catholiques. Les prêtres exercent une autorité toute puissante sur eux.
Cependant, on compte dans la Nouvelle-Angleterre 10,000 Canadiens-français protestants qui ont abandonné le catholicisme.
Le Dr Dun, du Maine, dit qu’il y a 40,000 Canadiens-français dans le Maine.
M. Archibald, du Vermont, dit qu’un dixième de la population doit être française.
Le Dr. Anderson, du Rhode-Island, déclare que Woonsocket est presque une ville canadienne-française. On peut le constater même par ce fait qu’aux gares de chemin de fer toutes les enseignes sont écrites en français et en anglais.