Pourquoi l’année commence-t-elle le 1er janvier ?
Dans Le Monde illustré du 31 décembre 1887, le chroniqueur Léon Ledieu se pose cette question. Et il répond : «Pour rien».
C’est une question de convention et quel que soit le jour adopté pour l’ouverture de l’année, la question principale est qu’il s’écoule, entre le premier et le dernier jour de l’an, un nombre constant de jours.
Romulus avait fait commencer l’année le 1er mars; Numa et César le 1er janvier. En France, le 1er de l’an était, sous Charlemagne, fixé au 1er mars. Dans le douzième siècle, il fut transporté à Pâques, mais la détermination de cette fête ayant été mal faite, il arriva maintes fois que le nombre de jours compris entre les deux Pâques consécutives subit des variations embarrassantes.
Ainsi, par exemple, le jour de Pâques étant tombé en 1347 le 1er avril, et en 1348 le 20 avril, l’année se trouva ainsi de douze mois et 20 jours, surplus dont on se débarrassa en attribuant quarante-huit heures aux vingt premiers jours de l’an 1348.
Comme vous le voyez, on s’arrangeait facilement.
C’est Charles IX qui restitua au 1er janvier l’honneur d’ouvrir l’année en 1564, malgré l’opposition du Parlement, et c’est le pape Grégoire XIII qui, en 1582, reforma l’année Julienne (de Jules César) en introduisant les années bissextiles pour rétablir l’équilibre des heures et minutes qui se trouvent en excédent tous les quatre ans, mais les Anglais, peu amis du Catholicisme, comme vous le savez, continuèrent à suivre l’année Julienne et n’adoptèrent l’année Grégorienne qu’en 1752, c’est-à-dire il y a cent trente-six ans à peine.
L’année 1888, qui est bissextile, aura donc 366 jours.