Skip to content

Dans la série «Manifestation d’étudiants» (2)

Il est étonnant de constater que l’Armée du Salut, mouvement évangélique se nourrissant de la Bible et travaillant à soulager la détresse humaine, fut fort mal accueilli au Québec. Sans doute que l’Église craignait le prosélytisme de ce groupe, fondé par un pasteur méthodiste anglais en 1865. Aujourd’hui, cet organisme ne semble plus guère prêcher l’avènement prochain du Seigneur Jésus-Christ et travaille au secours des plus démunis.

Quoi qu’il en soit, voici les étudiants de Québec qui font la nique aux marcheurs de l’Armée du Salut, nous raconte L’Étoile du Nord du 1er décembre 1887.

La semaine dernière, environ 600 étudiants de l’Université Laval, auxquels s’étaient joints plusieurs amis, se sont réunis vis-à-vis le terrain des Jésuites [là où se trouve aujourd’hui l’hôtel de ville de Québec, dans le Vieux-Québec], sur lequel sont construites les casernes; ils étaient commandés par un officier de volontaires et l’un d’entre eux portait un drapeau rouge; aux sons des trompettes, on parcourait la rue Saint-Jean jusqu’au Carré du Marché Montcalm [aujourd’hui Place d’Youville]. De là, ils se mirent quatre par quatre et rencontrèrent bientôt l’armée du salut qui faisait sa promenade ordinaire.

La marche de l’armée du salut se trouva interceptée; les étudiants entonnèrent des chansons et poussèrent des cris de joie. Le colonel Vohl [chef de police de Québec] arriva à la tête de 30 constables qui s’emparèrent du drapeau des étudiants et les dispersèrent.

Il y a eu d’autres rencontres les soirs suivants et l’armée du salut et la police ont passé de mauvais quarts d’heure.

 

L’illustration d’un carré rouge, tout à fait québécois, «distribué par les étudiants en grève de l’Université de Montréal», apparaît sur la page Wikipédia consacrée à ce symbole.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS